La
communication de crise couvre l’ensemble des domaines de la communication (interne, externe, relations presse…).
Elle constitue l’un des
outils de la gestion d’une crise.
Elle impose d’avoir les
bons réflexes. La partie se joue souvent à chaud. Il faut agir, réagir, auprès des bonnes personnes en utilisant les outils et les supports les plus pertinents en alliant rapidité et coordination.
De nos jours, la nécessité de la
communication de crise est une évidence tout simplement car la transmission de l’information s’amplifie et s’accélère. Il devient impossible de cacher des faits, de dissimuler des informations ou de masquer une réalité.
De plus, les
rumeurs et les fausses informations peuvent prendre des
proportions néfastes sur Internet et sur les réseaux sociaux ou devenir eux-mêmes des outils stratégiques transmis rapidement et en masse., L’une des règles essentielles de la communication de crise est justement
ne pas nier l’existence de la crise.
Mais il n’y a pas de méthode unique de la gestion de crise.
A chaque crise sa communication.
Quelques réflexes simples peuvent être énoncés :- intervenir sur les faits : contrattaquer, reporter la responsabilité, souligner le fait que le pire a été évité …
- réfuter une information fausse en apportant des éléments concrets.
Mais le discours de crise ne se réduit pas à un choix entre l’acceptation et le refus.
Différents types de messages peuvent être délivrés :- la transparence, basée sur une information claire et complète
- la discrétion, caractérisée par la mesure entre ce qui est communicable et ce qui ne l’est pas
- la dissimulation, risquée, qui nécessite d’avoir une information suffisamment séduisante pour pouvoir faire diversion.
Il faudra donc choisir et choisir vite, sur des bases expérimentées., Pas de règle incontournable, mais une certitude :
la communication de crise ne s’improvise pas. Nous sommes convaincus qu’il ne suffit pas d’occuper l’espace médiatique pour être efficace. La communication de crise est un exercice difficile. C’est souvent dans l’immédiateté que la stratégie nourrie d’expérience et de la connaissance des codes et enjeux économiques de la presse, doit s’inscrire.
Les médias sont un «
outil » qu’il faut connaître. Certains comme les politiques savent parfois les manipuler en fonction de leurs objectifs qui rejoignent quelques fois les contraintes économiques que les médias subissent.
Mais les médias trouvent toujours et la presse n’oublie rien. De surcroît, Internet rechigne à mettre en œuvre le fameux «
droit à l’oubli ».,
- Tout doit être rapidement pesé et stratégiquement argumenté et coordonné en fonction du but à atteindre dans l’immédiat ou plus tard.
- Quelques fois, le plus difficile reste le contrôle de la parole de la personne concernée.
- Si l’on choisit de l’exposer, encore faut-il se préparer et être sûr de ne pas provoquer l’effet inverse de celui recherché.
- Parler sous le feu des projecteurs reste un exercice difficile.
- Parler à un journaliste, un risque.
- Répondre à des questions pressantes devient une mission redoutable lorsque la contradiction est traquée.
- Lorsque celle-ci est finalement captée, les ennuis continuent et pire, elle peut alimenter le dossier disciplinaire ou pénal.
- Le silence calculé, non le mutisme, est parfois préférable.
Certaines affaires dans le passé l’ont démontré.,
L’avocat est devenu un
acteur incontournable de cette gestion de crise lorsqu’elle touche des affaires judiciaires.
Quel est son rôle ?Se mettre en avant ? Pourquoi pas, mais pour quoi faire ?
L’intérêt de la personne mise en cause doit rester au centre de ses préoccupations en dehors de toute improvisation médiatique et publicitaire.
Aurélie Brochot, conseillère en communication politique
Philippe Veber, avocat Published by Philippe Veber