Le 16 juin 2022

Impossibilité de consultation de son seul délégué du personnel : au remplacement momentané de l’élu du personnel

Impossibilité de consultation de son seul délégué du personnel : au remplacement momentané de l’élu du personnel
En cas d'inaptitude d'un salarié, d’origine professionnelle ou non, il appartient à l’entreprise de consulter les membres du CSE sur les postes de reclassement susceptibles d’être proposés au salarié.
 
Lorsque l’institution représentative du personnel est dotée d’un seul élu, absent depuis plusieurs mois, la question se pose de savoir si l’employeur a l’obligation de consulter le CSE.
 
Dans un arrêt rendu le 1er juin 2022 (n° 21-10.313), la Cour de cassation a répondu que l’absence de longue durée de l’unique représentant du personnel de l’entreprise ne l’exonère pas de son obligation consultative (excepté le cas dans lequel le médecin du travail vise expressément l’impossibilité de reclassement).
 
Dans cette affaire, un salarié responsable de magasin a saisi la juridiction prud’homale aux fins de contester son licenciement pour inaptitude et impossibilité de reclassement en raison du défaut de consultation du délégué du personnel (à l’époque des faits, devenu aujourd’hui élu au CSE).
 
Les juges du fond ont fait droit à sa demande considérant que le défaut de consultation rendait le licenciement sans cause réelle et sérieuse.
 
Il n’est pas inutile de rappeler que, sauf procès-verbal de carence aux élections professionnelles et / ou sauf impossible de reclassement expressément mentionnée par le médecin du travail dans son avis, l’employeur doit consulter les représentants du personnel sur le reclassement du salarié déclaré inapte (inaptitude d’origine professionnelle ou non) et que le non-respect de cette obligation prive le licenciement de cause réelle et sérieuse.
 
L’employeur invoquait le fait qu’il était dans l’impossibilité matérielle de procéder à la consultation de son seul délégué du personnel puisque celui-ci était en arrêt maladie de longue durée et sans possibilité d’exercer son mandat représentatif.
 
La Cour de cassation n’a pas suivi cet argument et a considéré qu’en cas d’absence en cours de mandat, l’employeur doit procéder au remplacement momentané de l’élu du personnel, selon les règles prévues par le code du travail (article L. 2314-30, devenu aujourd’hui l’article L. 2314-37 du Code du travail, qui prévoit le remplacement par un suppléant élu sur une liste présentée par la même organisation syndicale que celle du titulaire absent. La priorité est donnée au suppléant élu de la même catégorie. S'il n'existe pas de suppléant élu sur une liste présentée par l'organisation syndicale qui a présenté le titulaire, le remplacement est assuré par un candidat non élu présenté par la même organisation. Dans ce cas, le candidat retenu est celui qui vient sur la liste immédiatement après le dernier élu titulaire ou, à défaut, le dernier élu suppléant. A défaut, le remplacement est assuré par le suppléant élu n'appartenant pas à l'organisation du titulaire à remplacer, mais appartenant à la même catégorie et ayant obtenu le plus grand nombre de voix. Le suppléant devient titulaire jusqu'au retour de celui qu'il remplace ou jusqu'au renouvellement de l'institution).
 
Elle a par ailleurs rappelé le principe selon lequel la suspension du contrat de travail d’un élu du personnel ne suspend pas le mandat représentatif.
 
Par conséquent, l’employeur aurait dû remplacer le délégué du personnel absent pour procéder à la consultation sur les possibilités de reclassement du salarié.
 
La Cour de cassation valide ainsi la position de la cour d’appel qui a jugé le licenciement dénué de cause réelle et sérieuse.
Partager sur
Par Philippe Veber Le 22 février 2025

Ligue 1 de football et droits TV : des revenus cruciaux au cœur d'une crise

Les droits télévisés – droits TV –  représentent l’une des principales sources de revenus pour les clubs de football, surtout dans des championnats comme la Ligue 1, où l’écart financier avec les grandes ligues européennes reste marqué.   Ces droits, qui désignent l’ensemble des revenus générés par la diffusion des matchs à la télévision, sont […]

Lire la suite
Par Philippe Veber Le 22 février 2025

Nouvelle formule pour la révélation des livrées en Formule 1 

Cette année, afin de fêter les 75 ans de la Formule 1, la FOM (Formula One Management) a décidé de créer un événement commun de révélation des livrées utilisées par les différentes écuries au cours de la saison à venir.  Le tout agrémenté de  show visuels et de représentation d’artistes.   Cette événement était précédemment […]

Lire la suite
Par Philippe Veber Le 20 février 2025

Le premier naming du Grand Prix de Monaco Formule 1

Le Grand Prix de Monaco, l’un des événements les plus emblématiques du championnat de Formule 1, entre dans une nouvelle dimension en annonçant un partenariat exclusif pour un premier naming officiel. Cette initiative marque un tournant dans l’histoire de la course monégasque, qui se déroule sur les mythiques rues étroites et sinueuses de la Principauté, […]

Lire la suite
Par Philippe Veber Le 20 février 2025

La Fédération Internationale de Boxe (IBA) dépose plainte contre le CIO

La Fédération Internationale de Boxe (IBA) continue de contester le droit octroyé aux deux boxeuses, Imane Khelif et Lin Yu-Ting, de concourir chez les femmes lors des Jeux Olympiques de Paris 2024.     Le président de la fédération (IBA), le Russe Umar Kremlev, annonce avoir « déposé plainte auprès du procureur général de la Suisse », […]

Lire la suite
Par Philippe Veber Le 20 février 2025

Edgar Grospiron, président du Comité d’Organisation des JO d'hiver

Le 13 février 2025, Edgar Grospiron, champion olympique de ski de bosses en 1992, a été proposé à la présidence du Comité d’Organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques d’hiver des Alpes françaises 2030.   Cette décision a été prise lors d’une réunion réunissant David Lappartient, président du Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF) ; […]

Lire la suite
Par Philippe Veber Le 17 février 2025

Ligue Nationale de Rugby, des défis financiers majeurs

La Ligue Nationale de Rugby (LNR) est actuellement confrontée à des défis financiers majeurs, notamment un redressement fiscal de 20,7 millions d’euros notifié au Groupement d’Intérêt Économique (GIE) France 2023, responsable de la commercialisation des programmes de voyages et d’hospitalités lors de la Coupe du Monde de Rugby 2023.   L’administration fiscale reproche au GIE […]

Lire la suite
Toutes nos actualités News